Robert Lelong

Il était né à Ormeignies le 5 mai 1919.

 Fin 1940, Robert Lelong partit vers la France Libre où on lui fit comprendre que son action en pays occupé pourrait être beaucoup plus efficace qu’à l’étranger. Il accepta de se mettre à la disposition des services de renseignements politiques et militaires. Mission délicate, certes car en ce début de la guerre, l’appareil militaire ennemi était à son apogée. Malgré les périls, Lelong passa immédiatement à l’action. Il abattit l’industriel collabo Schnock de Leuze ainsi que le 17 septembre 1941 le notaire Gérard, chef du mouvement rexiste de Tournai et deux membres de la Sûreté allemande.

Les Allemands convaincus de l’existence d’une organisation très étendue à laquelle ils voulaient mettre fin coûte que coûte réussirent à identifier Robert Lelong et certains de ses camarades. Malgré l’affairement et le branle-bas des forces policières, ils n’arrivèrent pas à s'en saisir.
Le 10 novembre 1941, ils placardèrent des affiches, faisant ainsi appel aux délateurs qui accepteraient de vendre ce résistant pour 10.000 Reichsmarks. Cette prime était importante. Elle représentait le salaire annuel d’un employé de l’époque.

Le 24 novembre 1941, alors qu’un message diffusé depuis quelques jours faisait espérer un départ prochain vers l’Angleterre, Robert était dénoncé...

A Brasmenil, la ferme de Zénon Lefevre où il se cachait fut cernée vers 9 heures du matin. Les Allemands sous les ordres du lieutenant Kolb s’approchèrent de la ferme. Robert les vit. Lefevre essaya de faire diversion en attirant l’attention des soldats mais un homme de la patrouille aperçut Robert à une dizaine de mètres et lui cria « Halte ! » Robert feignit de ne pas entendre. Le gros de la troupe accourut. Les balles sifflaient à ses oreilles, les décharges se succédaient…Il se mit à courir en se retournant de temps en temps et en tirant vers ses assaillants pour assurer sa retraite. A quelque trois cents mètres du point de départ, il fut touché grièvement.
Se souvenant de son serment à ses amis : « Vivant, ils ne m’auront pas », froidement, il se tira une balle dans la tête.

Il était né à Ormeignies le 5 mai 1919. Il avait 22 ans !