13 juin 1829 la visite de Guillaume 1er

Jusqu'à la veille de la Révolution, les discours des milieux économiques et des autorités politiques locales à l'encontre du roi Guillaume 1er, ne sont qu'éloges dithyrambiques ou de circonstance comme lors de l'inauguration du canal Pommeroeul à Antoing. L'année suivante, lors de son premier anniversaire de mise en fonction, les milieux économiques et politiques locaux et régionaux réunis à l'hôtel de la Régence de notre ville marquaient tous leur reconnaissance au roi des Pays-Bas.

Au printemps de 1829, des troubles eurent lieu à l'occasion de la rareté et de la cherté du grain. L'attitude de la régence ramena bientôt la tranquillité publique. Quelques mois plus tard, le roi Guillaume 1er fit annoncer son arrivée à Péruwelz.

L'administration recourut à certains habitants pour les préparatifs de la réception du souverain. Le programme du cortège fut arrêté, le 11 juin, par les bourgmestre et échevins. Les autorités et les sociétés qui devaient composer le cortège, se réunirent, le samedi, 13 dudit mois, à six heures du matin, à la régence.

Le souverain fut accueilli à Péruwelz en grande pompe par les autorités communales, les administrations de I' État, le clergé local, les magistrats, une compagnie de mameluks, marchant en bataille, la garde communale marchant sur deux rangs, tambours et musique en tête, la confrérie des tireurs à l'arc de Bonsecours, celles de Saint-Léonard, de Saint-Quentin, de Saint-Antoine, de Saint-Georges et de Saint-Sébastien, rangées sur deux files de manière à laisser le milieu de la route entièrement libre, l'administration des douanes, celle des accises; les receveurs de l'enregistrement et des contributions, la justice de paix, le clergé et la régence. A l'arrivée du Roi, le bourgmestre lui adressa, au nom de la ville, le compliment de bienvenue. Une garde d'honneur à cheval, qui avait été à la rencontre du prince, au pont de Roucourt, prit alors place au cortège. Les élèves des écoles du voisinage furent rangés sur les deux côtés de la route. Un portique fut élevé devant la maison du bourgmestre Tondreau où le Roi descendit. Le cortège se plaça en cercle devant ce portique, et le souverain fut introduit dans le grand salon dont on avait expressément revêtu fraîchement les fauteuils d'un velours vert. Les autorités locales défilèrent devant Guillaume 1er. Au départ de Sa Majesté, le même cortège se plaça sur deux rangs dans la rue que le Roi devait parcourir, le bourgmestre et diverses autorités l'accompagnèrent jusqu'à la limite du territoire et la garde d'honneur l'escorta jusqu'au moulin en face de Blaton.

 Ce n'était un secret pour personne : la vie privée du prince d'Orange n'était pas édifiante, il courait les belles un peu partout même à Paris où il se rendait parfois incognito et avait trouvé à Bonsecours un poste frontière discret et, dans la demeure de Charles Tondreau, un relais de première classe avec chambre et un lit d'acajou de style Empire qu'on nomme encore à présent (1905) " le lit du prince d'Orange." Que pouvaient se conter, au cours des soupers aux chandelles, ce célibataire vertueux et ce prince libertin et bon vivant ? Ils étaient amis peut-être, car la bonté de Charles Tondreau le poussait à l'indulgence.

Est-ce de ce fait qu'il y ait à Bonsecours une "rue Royale" ?

Un an après, la Belgique se sépara violemment de la Hollande. Au commencement d'octobre 1830, les membres du gouvernement provisoire qui s'étaient retirés en France, rentrèrent dans le pays. Alexandre Gendebien et Louis De Potter traversèrent Péruwelz et y firent un appel aux armes. 

L'abbé Petit Histoire civile et religieuse de Péruwelz p 39 -40
Solange Philippart Péruwelz au fil du temps TII 174-175
F Bells Cercle d’Histoire et d’Archéologie des Deux Vernes N°29 novembre 2005